Historique Retour sur le passé
Le bois diocésain de 100 hectares est devenu le bois de Thouars en 1957 acheté 100 MF par la mairie de Talence avec l’argent des contribuables. Il appartient aux Talençais. Après les constructions des quartiers de Thouars et Compostelle, et après les constructions du stade et des équipements sportifs, au POS, il ne faisait plus que 65 hectares. Le PLU de 2006 a été très agressif. Le bois a été réduit à 52,5 hectares et ses EBC de 32 hectares ont été réduits à 27 hectares.
Vous lirez ci-dessous un article qui vous montrera qu’il y a une trentaine d’années déjà, des citoyens et leurs associations se sont battus pour protéger le bois avec succès. Ne les décevons pas et souhaitons que nos édiles actuels imitent leurs prédécesseurs en écoutant leurs administrés.
Le bois de Thouars, cible de tous les urbanistes
Bien que commencée en 1975, ce n'est qu'en novembre 1979 que les actions de protection du bois de Thouars prennent de l'ampleur avec le lancement d'une pétition de 1000 signatures et la diffusion d'un dépliant d'information aux habitants du quartier.
Quelques mois auparavant, j'avais été nommé coordinateur des 7 associations du Comité de Défense du Bois de Thouars: SEPANSO, Société de Protection des Paysages et de l'Esthétique en France, Cercle Naturaliste des Etudiants bordelais, CSCV, Association pour le développement des espaces verts de la C.U.B. et de la Gironde, Union Aquitaine Nature et mon club Centre d'Initiation et d'Etude du Milieu naturel (dont le siège était au Centre Social de Thouars). Plusieurs de ces associations ont disparu depuis.
Notre triple objectif, atteint en 4 ans d'actions permanentes, diversifiées et réactives, était :
- de s'opposer à tous les projets d'aménagements qui portaient alors atteintes au bois de Thouars (notamment une zone classée dans le POS comme urbanisable),
- de proposer une gestion douce par zones avec des rotations espacées dans le temps (réalisation d'un cahier des charges),
- de sensibiliser durablement la population à la qualité de cet espace vert exceptionnel (conférence, film, exposition, balade, dépliant et brochure).
Le 3 janvier 1980, notre délégation est reçue par l'adjoint au délégué à l'environnement et le 3 mars par un responsable de la DDA. En février 1980, je rédige un long article de 12 pages dans Sud-Ouest-Nature sous le titre "Thouars: le bois va-t-il disparaitre?" (et encore un autre de 2 pages en septembre 1980). Le 18 mars, j'interviens dans les actualités télévisées de FR3-Aquitaine (avec M. DESCHAMPS, maire de Talence comme opposant). Il s'ensuit une écoute plus attentive d'un haut responsable de la municipalité de Talence (2 avril), de la DDE et de la DDA (16 avril). Le 16 avril, un débat radiophonique se déroule sur France-bleu-Gironde entre le comité de défense (avec notamment la présence du conservateur du jardin botanique de Bordeaux de l'époque) et le comité de quartier de Thouars (émanation et contrôle de la municipalité talençaise à l'époque).
Le 10 mai 1980, nous organisons un pique-nique géant de protestation au bord de la mare de Thouars. Bilan satisfaisant : 200 personnes présentes et grande audience médiatique dans les jours suivants. Malgré cela, l'entretien du 27 mai avec le responsable des espaces verts de Talence s'avère stérile. Heureusement, grâce à notre organisation, un article de Sud-Ouest va susciter une vaste campagne de lettres d'encouragements envoyés à Sud-ouest et que ce journal publiera pendant plusieurs jours dans le Courrier des lecteurs de ce journal.
Le 15 juin 1980, nouveau rassemblement de la population dans le bois de Thouars. Les 23 avril, 8 mai, 13 juin et 14 octobre, les enfants (école primaire et centre social entre autres) et les étudiants de l'Université (sous la direction de leur professeure) sont sensibilisés grâce à un film super 8 tourné dans le bois et montrant sa flore et sa faune. A cela s'ajoutent des expositions les 18 novembre, 16 décembre, 9 juin et 21 juin (relayées par le correspondant local de Sud-Ouest).
Suite à de nouveaux défrichements, l'action du Comité de Défense du bois de Thouars s'intensifie grandement au début de l'année 1981. Le 3 janvier 1981, un conte de Noël de 12 pages que j'ai coécrit avec mon ami Roland GRASS est distribué en 1000 exemplaires dans le quartier de Thouars: ce conte d'une grande sensibilité décrit ce que deviendra le bois de Thouars si les Talençais ne réagissent pas aux agressions qu'il subit (un seul arbre survivant de justesse à la destruction!). Le 20 janvier 1981, une deuxième émission TV au niveau national et à une heure de grande écoute sur Antenne 2 (présentée par Noël MAMÈRE, journaliste à l'époque et pas encore élu de Bègles). Le 25 janvier, encore un nouveau rassemblement des habitants sur le site et le 26 janvier CONFÉRENCE DE PRESSE au Club de la Presse de Bordeaux (suivie par plusieurs médias). Le 11 février, un courrier est adressé au Conseil de l'Europe et au Président de la République. Face à cette pression médiatique, politique et populaire, le 17 février 1981, la municipalité de Talence daigne écouter nos propositions formulées par le GEP et la SEPANSO : nous lui présentons notre cahier des charges très complet d'une dizaine de pages. Le 17 septembre 1981, le député de Talence nous reçoit et semble à l'écoute de nos recommandations. Le premier semestre 1982 voit la réalisation de plusieurs émissions sur les radios-libres. Le 3 août 1982, dernière émission sur FR3 et le 4 janvier 1983 dernière émission sur Aquitaine radio.
Au cours de l'entretien du 11 mai 1984, M. CASTAGNERA adhère enfin totalement à nos propositions.
Martial THEVIOT
Président de Jardin-et-ecotourisme, à Mérignac
Site WEB : www.jardin-et-ecotourisme.fr