Ce message est envoyé à l'auteur de l'article, aux responsables de SUD-OUEST, à M le Maire et aux conseillers municipaux de Talence et à nos réseaux citoyens.
URBANISATION A TALENCE: IL SERAIT BIEN QUE M. LE MAIRE N’AIT PAS TOUJOURS LE DERNIER MOT!
Dans un article daté du 14 septembre 2010 et concernant la prochaine construction d'une maison de retraite sur la prairie, anciennement communale, de Bel Air à Talence, le journaliste de SUD-OUEST donne à M. le Maire de la commune, le dernier mot pour défendre son projet. M. Le Maire y développe une nouvelle fois ses arguments sans aucune possibilité à ses contradicteurs d'y répondre. Étrange expression de la démocratie où ce sont ceux qui ont déjà de nombreux moyens de défendre leur point de vue qui peuvent clore le débat...
Il se trouve que pourtant, en creusant à peine, les arguments de M. Cazabonne méritent plusieurs objections:
- Concernant tout d'abord la question des espaces verts, M. le Maire souligne que la perte des 5200 m² de terrain prise par la construction sera compensée par 3800 m² d'un bois situé à proximité et racheté par la commune. Or, ne serait-ce qu'en termes d'accueil de la faune et de la flore, un bois et une prairie n'ont pas la même fonction écologique et ne sont pas du tout interchangeables, et ceci est vrai aussi pour les activités humaines. M. Le Maire, dans nos villes de plus en plus bétonnées, nous avons tout simplement besoin de grandes prairies, les plantes, les animaux et nous! D'autre part, même si l'achat d'un bois de plus petite taille pourrait éventuellement compenser la perte d'un hectare d'un seul tenant de la dernière prairie publique de la ville, le bilan pour les Talençais (habitant la commune la plus dense de la CUB) est bien une perte nette en surface d'espaces verts. Enfin, pourquoi donc vendre un terrain pour en acheter un autre alors qu'il suffit de classer un bois pour être sûr qu'il puisse être récupéré en l'état lorsque la commune le pourra? Des 1,7 millions d'euros annoncés que restera-t-il après l'achat des bois et leur ouverture au public? Tout ceci cache mal une simple opération immobilière qui n'est pas un phénomène épisodique à Talence mais une politique générale et constante de découpage des espaces verts pour les céder à des promoteurs. La prairie n'est que le plus gros morceau à avaler du moment!
- Concernant la question de l'usage de la prairie, résumer sa fonction en un simple « crottoir » est bien pratique pour nier l'utilisation par de nombreux Talençais de cet espace unique. D'une part, il est faux de prétendre qu'autour on ne trouve que des maisons avec jardins et d'autre part, les futurs projets comme celui de Domofrance prévoient encore de densifier le quartier. Que restera-t-il dans quelques années aux Talençais sans jardin pour échapper au béton et au bitume? Des bouts de squares coincés entre des rues et des constructions... Au delà des riverains, de nombreux Talençais et habitants des communes voisines viennent se détendre (avec ou sans chien) sur cet espace de respiration, et il est légitime de souhaiter conserver le maximum d'espaces publics encore existants et favorisant les rencontres et les projets collectifs. Les fêtes de quartiers évoqués par M. Le Maire ne demandent qu'à renaître!
- Concernant la maison de retraite, si le Conseil Général ne finance pas les maisons de retraite dans la CUB c'est qu'il considère que les communes rurales ont beaucoup moins de moyens que les villes de Gironde pour les accueillir. La volonté de confier cette mission à un opérateur privé coté en bourse (ORPEA) de prendre en charge les personnes âgées dépendantes est un choix politique assumé de M. Le Maire et ses adjoints. Pour nous, il est difficile d'accepter qu'une entreprise profite des difficultés de personnes âgées qui ont encore suffisamment de moyens financiers ou sont aidés par une aide publique pour offrir un placement financier extrêmement rentable à des plus riches. La question de cette maison de retraite pose la question de la place des vieux dans notre société et invite à imaginer des solutions dignes pour la fin de vie de chacun et à l'abri des logiques spéculatives du moment!
- Pour ces différentes raisons et d'autres que nous ne pouvons développer ici, nous continuons à ne pas accepter cette destruction irrémédiable de cet espace public et à revendiquer une autre politique de la ville plus respectueuse de ses habitants.
Nous invitons chaque citoyen se sentant proche de ces préoccupations à nous rejoindre au sein du « Collectif Citoyen Talençais (CCT) » – journaldazibao@wanadoo.fr – et à participer à la création prochaine de l'association « Le Casse-Muraille » le samedi 23 octobre à 11h00.
Pour le CCT
Cyril DUTECH
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